Non classé La Charge Mentale

Au cœur de l’actualité, la charge mentale vient de faire son entrée dans le dictionnaire en mai dernier. Notons cependant que c’est en 1984 qu’elle a été définie pour la première fois par Monique Haicault – sociologue – comme le fait de devoir penser simultanément à des choses appartenant à deux mondes séparés physiquement. Une précision qui lui valut d’être rattachée à l’écosystème féminin ou plus récemment à toute personne seule avec enfants ou personne aidante.

 

Mais Jean-Philippe Lachaux (directeur de recherche de l’Inserm au centre de recherche en neurosciences de Lyon) dans une interview à France Inter note que la charge mentale, c’est « un petit cadeau qui vient avec le fait d’être humain et d’avoir cette capacité de pouvoir s’envisager dans le contexte présent mais également dans le futur, c’est-à-dire d’anticiper les conséquences de ses actions à long terme. C’est quelque chose qui vient avec le développement du cortex préfrontal, qui nous a été bien utile mais qui est aussi un petit poison car je pense aussi à tout ce que j’oublie de faire. »[1]

 

Alors plus que jamais, les femmes mais aussi les hommes, à l’heure de cette crise sanitaire, supportent une charge mentale supplémentaire, l’occasion par conséquent d’éclairer cette notion de plus en plus usitée.

 

Que l’on soit ou pas anxieux, perfectionniste ou dans l’hyper-contrôle, qui ne se sent pas quelque peu concerné en cette période d’incertitude et de télétravail ? Comment y faire face ?

 

La surcharge mentale, KEZAKO ?

 

 

Nous définirons dans cet article, la charge mentale comme l’ensemble des opérations mentales effectuées par un individu lors de son activité professionnelle.

 

On distinguera :

 

  • La charge mentale psychologique qui est l’ensemble des contraintes psychologiques ressenties par un individu lorsqu’il exécute sa tâche.

Contraintes liées par exemple à l’environnement de travail, la cadence ou les objectifs fixés. On notera notamment, en ce moment, le fait de devoir très rapidement s’organiser différemment à cause des consignes sanitaires (télétravail, accueil des clients, …)

 

  • La charge mentale émotionnelle qui regroupe l’ensemble des efforts émotionnels nécessaires pour effectuer une tâche. La charge mentale émotionnelle pourra alors s’accroitre dans des situations de tension ou de conflits.

 

Lorsque la charge mentale est trop importante, on parle de surcharge mentale et le stress apparait.

Hans Seyle, pionnier de la recherche sur le stress, a mis en évidence 3 stades physiologiques d’évolution du stress :

  • Le stade d’alarme: c’est la réaction immédiate à un stress. L’organisme se prépare à l’immobilisme, à la fuite ou au combat et sécrète de l’adrénaline qui peut entrainer une augmentation du rythme cardiaque, de la température corporelle ou de la tension artérielle.

 

  • Le stade de résistance: si la réaction d’alarme persiste, l’organisme s’adapte et fait appel à de nouvelles ressources. Il secrète alors de nouvelles hormones comme du cortisol et des endorphines qui permettent alors de mobiliser toutes nos capacités mais aussi toute notre énergie.

 

  • Le stade d’épuisement: ce dernier stade survient après une exposition prolongée ou plus intense au stress. La résistance de notre organisme face au stress diminue et finalement cède. Il ne parvient plus à s’autoréguler, notre système immunitaire devient déficient et des symptômes de stress chroniques s’installent, comme par exemple, insomnie, prise ou perte de poids, dépression.

 

Dans ces travaux, Hans Selye a par ailleurs classé le stress en positif ou négatif.

Si le stress est positif, il va produire en nous une motivation, un élan d’action ou de création. Il pourra permettre de faire face à des situations complexes, il nous amènera à un certain niveau de performance et nous permettra d’agir en cas d’urgence.

Mais le stress peut devenir négatif, paralysant ou épuisant lorsqu’il dure ou si la situation est trop intense. Des symptômes de mal être peuvent alors apparaitre. Poussé à l’extrême, ce stress pourra devenir dangereux et se classer alors dans la catégorie des pathologies.

 

Comment en tant que dirigeant faire face au stress généré par une charge mentale trop importante et éviter de rentrer dans la phase d’épuisement ?

 

 

Allégez sa charge mentale ou l’art de mieux gérer son temps

Et si un peu d’organisation permettait de déjouer ces maux du XXIème siècle…Comment prioriser, comment faire plus avec moins, obtenir des résultats proportionnels à l’énergie investie, faire face aux imprévus avec sérénité ? Nous vous proposons de découvrir quelques idées pour vous aider à agir plutôt que de subir.

 

1/ identifiez le problème central : la méthode des 5 pourquoi

 

Lorsque vous êtes dans une situation de stress, posez-vous 5 fois la question « pourquoi ». Parce que le progrès passe obligatoirement par une nécessaire remise en question

 

1_ Pourquoi êtes-vous dans cette situation de stress ?

Ex : J’ai accepté de piloter le projet X, je m’en occupe le soir et certains week-ends.

 

2_ Pourquoi avez-vous accepter de piloter ce projet ?

Cette nouvelle mission m’a été déléguée

 

3_Pourquoi vous a-t-elle été déléguée ?

Je me suis portée volontaire. Certes, j’ai déjà beaucoup de travail mais c’est une opportunité qui me tient à cœur

 

4_Pourquoi ce projet vous tient-il à cœur ?

Le moment est venu de me mettre en avant. Ma direction n’est plus au cœur du réacteur.

 

5_Pourquoi est ce important de mettre votre direction en avant ?

J’aimerai redéfinir mon rôle et mes missions.

Je dois revoir mes priorités, accepter de lâcher, déléguer certains dossiers chronophages, adopter d’autres méthodes de travail…

 

 

 

 

 

 

 

2/ Diagnostiquez votre maladie de la gestion du temps et corrigez le tir

 

 

La tempsdinite ou « inflammation du temps » : tendance à sous-évaluer le temps nécessaire, à évaluer des échéanciers réalistes, à visualiser votre emploi du temps à moyen et long terme, à synchroniser vos priorités avec celles de votre équipe

 

La Lifophilie chronique : difficulté à rester concentré(e ) et à terminer une tâche avant de passer à une autre, capacité à procrastiner, difficulté à prioriser, à faire le tri entre ce  qui est important, urgent ou imprévu ou à finaliser votre to-do liste du matin.

 

La Chronophagie (qui mange le temps): difficulté à mettre en place ou à faire respecter aux autres  des règles de fonctionnement. Difficulté à ne pas être intérrompu(e ) régulièrement. Provoque une perte de concentration et un sentiment de persécution chez les victimes de chronophagie.

 

La ouïte aigue : difficulté à dire non à des demandes de dernière minute venant de supérieur, de clients ou de collègues. Difficulté à trouver un équilibre vie professionnelle / Vie personnelle.

 

La Courrielite : concerne toutes celles et ceux qui ne peuvent pas s’empêcher de lire leurs emails à la moindre notification, qui souhaitent être mis en copie de toutes les discussions et qui ont de la difficulté à utiliser les nombreuses fonctionnalités de leur messagerie.

 

La Réunionite : pathologie qui consiste à vouloir assister à toutes les réunions et à ne rarement s’interroger sur la nécessité de sa présence.

Difficulté à planifier, réaliser un ordre du jour et faire les suivis pour action des réunions. Difficulté à envoyer des pré-read de peur de manquer l’effet surprise…

 

 

3/ Appliquez ces lois toujours très efficaces

 

La loi Eisenhower et la matrice des priorités

Elle permet de réfléchir avant d’agir, avoir une vue d’ensemble avant de partir dans l’action, séparer ce qui est important de ce qui est urgent.

 

Évaluez et classez vos tâches en 4 groupes

Important Non important
Urgent 1 3
Non urgent 2 4

 

Prévoir, hiérarchiser et planifier

Faire des listes, évaluer le temps nécessaire, trier selon la matrice, inscrire dans l’agenda les priorités 1, déléguer le non urgent et le non important, installer des rituels, se garder une marge de manœuvre pour les imprévus et faire des points d’étape réguliers.

 

La loi de Pareto

20% de nos activités produisent 80% de nos résultats. Identifiez le temps pendant lequel vous êtes efficace et concentrez-vous pour obtenir le maximum de résultats.

 

La loi de Parkinson

Plus nous avons le temps pour réaliser une tâche, plus elle nous prend du temps. Fixez-vous des échéances plus strictes. Avec elle la loi des petits pas, des échéances atteignables

 

La loi de Illich

Au-delà d’un certain seuil, l’efficacité décroit.

Pour vous soustraire à cette loi, n’abusez pas de vos forces, définissez vos limites, ménagez-vous des pauses et prenez le temps de souffler.

 

La loi de Fraisse

1heure n’est pas toujours égale à 1heure. Le temps comporte une dimension psychologique, qui est fonction de l’intérêt porté à l’activité effectuée. Attention de ne pas consacrer trop de temps à ce qui vous fait plaisir et à vous débarrasser trop rapidement des activités que vous appréciez moins.

 

La loi de Murphy

Toute chose nous prend plus de temps que nous l’avions prévu. Intégrez l’imprévu.

 

La loi de Carlson

Faire un travail de façon continue prend moins de temps que de le faire en plusieurs fois. Évitez de commencer plusieurs choses à la fois et de vous disperser. Structurez vos journées.

 

« On dit que le temps change les choses, mais en fait le temps ne fait que passer et nous devons changer les choses nous-même. » Andy Warhol

 

 

Alléger sa charge mentale ou l’art de mieux gérer ses émotions

 

Tentons de lâcher prise et de se trouver des instants de sérénité.

Pour cela, il est important de faire le tri entre ce qui dépend de moi vs ce qui ne dépend pas de moi, ce que je peux contrôler vs ce que je ne peux pas contrôler.

 

 

 

 

 

Le confinement                                                                                                               Ce que disent les autres

 

Ce que les autres font                                                                                                  Ce que les autres pensent

 

La situation économique                                                                                            Le déconfinement

 

 

 

 

 

 

Il est par ailleurs important de prendre conscience et de nommer les émotions que nous traversons dans certaines situations. Contrôle fiscal, levées de fonds à haut risque, fusion, performance….

 

Tentons avant tout de comprendre quelles sont nos émotions à travers cette vidéo que vous pourrez aisément partager avec vos ado…

Et tout le monde s’en fout #3 – Les émotions 

 

Pour mieux gérer certaines situations et baisser le taux d’intensité de ses émotions, nous vous proposons le tableau des inférences. L’inférence étant une opération logique de déduction qui consiste, à partir d’indices présents, à rendre explicite une information qui n’est qu’évoquée ou supposée connue. Inférer, c’est raisonner pour trouver et comprendre une information qui n’est pas écrite.

 

Situation Quelle émotion je ressens dans cette situation Quel niveau d’intensité puis-je  donner à cette émotion dans cette situation

(note / 10)

Quelles sont mes pensées systématiques Quelles pourraient être mes pensées alternatives
Une prise de décision La peur de ne pas tout maitriser 8 / 10 Importance de rendre audible nos pensées silencieuses

J’ai peur parce que …..

Quand j’ai peur, je me sens …

Aller chercher des pensées qui nous rassurent et qui pourraient faire taire nos pensées automatiques

 

 

[1] https://www.franceinter.fr/vie-quotidienne/les-femmes-sont-elles-vraiment-plus-touchees-que-les-hommes-par-la-charge-mentale

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

https://ecconsultingparis.fr/wp-content/uploads/2020/07/ECconsulting-Logo-Blanc.png

Contactez nous

30 avenue du Président Wilson, 75016 Paris

Suivez-nous !

E.C Consulting © Copyright – Powered by TaoSense.